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week-ends des femmes battantes

15 avril 2019

30 et 31 Mars 2019, Femmes battantes : premier week-end, premier succès

 

C’était un pari un peu fou, osé du moins : faire de Lunéville (54), le temps d’un week-end, la «capitale» des

femmes battantes. Une initiative s’inscrivant dans le cadre de la journée du 8 mars, Journée internationale des
droits des femmes. Pari réussi pour Annie Jourdain, dont l’action a pris racine à Lunéville, voici une dizaine
d’années, au sein du Cercle de Madame du Châtelet. Cette femme dont elle honore la mémoire chaque 10
septembre en espérant que ce combat aboutisse à rendre visible la fameuse dalle noire de l’église Saint-Jacques dans laquelle la marquise a été inhumée en 1749.

Des Etats-Unis, où elle a séjourné quelques mois, puis de la mairie de Lunéville, où un bureau lui a été mis à
disposition, Annie Jourdain a concocté un riche programme pour ce week-end des 30 et 31 mars se concluant par le lancement d'un blog des femmes battantes. Riche par la diversité des parcours des intervenantes qui se sont succédé salle
Corbiat durant toute la journée du samedi.

«Quel sens je donne à ce mot?», s’interroge Valérie Beausert-Leick, invitée à témoigner du courage en politique. «Quelles sont les femmes qui incarnent ce courage?»,s’interroge-t-elle également en citant Simone Veil, Louise Michel, Olympe de Gouges , Julie-Victoire Daubié, Lucie Aubrac, Germaine Tillion, Berty Albrecht, ... Autant de femmes, d’hier et d’aujourd’hui, «qui ont pris leur
destin en mains et fait en sorte que d’autres femmes profitent de cette volonté d’émancipation», dont elles ont
toutes témoigné au travers de leurs engagements.

La première vice-présidente du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle a évoqué sa jeunesse meusienne
dans une famille ouvrière, parlé de ses relations avec son père syndicaliste («Ma résistance au joug masculin
est née là ») , salué les enseignants qui l’ont portée parce que croyant en elle et dans ses capacités («Mes
premiers pas d’émancipation se sont aussi joués en milieu scolaire»). De son engagement politique , Valérie
Beausert- Leick dit qu’il est né d’une sensibilisation précoce aux préoccupations environnementales. La
Meuse, terre de combats, en a fait une Européenne convaincue, tout comme la naissance de son père dans un
Lebensborn l’a rendue à tout jamais antiraciste. «Ce combat, je l’ai dans les tripes. Je ne comprends pas, je ne
peux pas comprendre le racisme», assène-t-elle en rappelant qu’elle était opposée à la reconnaissance du Front National comme parti politique.

Autonome financièrement à 17 ans, sociologue de formation, éducatrice spécialisée, puis personnel de direction dans l’Education nationale, Valérie Beausert-Leick est entrée dans «l’arène» politique en 2015. «Après quatre ans de recul, je reconnais que ce fut violent. Je n’avais pas les codes ». Mais la déléguée à la solidarité avec les territoires et aux stratégies d’aménagement a su imposer une façon différente de faire de la politique. «Le
partage des infos, un travail d’équipe, une stratégie de solidarité», auxquels les hommes n’étaient pas habitués.

Ancienne professeur à l’Université de Lorraine, Elisabeth Gilet a joué les historiennes en revenant sur
l’engagement féministe de Maria Deraismes, née le 17 août 1828 et morte à 64 ans. Elle fut la première femme
initiée à la franc-maçonnerie en France et est à l’origine de l’Ordre maçonnique mixte international Le droit humain. Toute sa vie, elle fit la preuve que la supposée «infériorité naturelle» des femmes n’est «qu’invention humaine et fiction sociale ».

Un siècle plus tôt, Emilie du Châtelet avait dû aussi se battre pour le prouver. Aujourd’hui encore, elle reste un modèle pour les femmes, estime Annie Jourdain, qui a fait de la femme de lettres et de sciences le sujet de son intervention.

Retour au XXIe siècle avec Léopoldine Guillaume, jeune musicienne jouant notamment au sein du groupe de
old time bluegrass Fierce Flowers. Guitariste et violoniste, Léo Divary (son nom de scène) a évoqué sa prise de
conscience féministe et raconté avec humour les préjugés auxquels elle doit encore faire face dans son milieu
resté un tantinet macho. «On me demande de faire la cuisine et on pense toujours que je ne sais pas dérouler un
câble». Comme quoi il reste encore du pain sur la planche. Qu’à cela ne tienne, c’est en musique, autour de Léopoldine, que s’est conclue cette journée de samedi. Elle à la guitare, et Philippe, un habitué de chez Marie-
Jeanne, au piano du bar Stanislas.

Le lendemain dimanche, rendez-vous était donné une nouvelle fois salle Guy Corbiat pour le témoignage livré
par Anne-Marie Saillour qui a fondé, voici 17 ans, le groupe Musique à l’oreille à Badonviller (54). Elle avait
déjà mis la musique au service de ses petits élèves de l’école maternelle. En retraite, elle a poursuivi l’aventure
avec les adultes. Une aventure ponctuée de «magnifiques rencontres» mais aussi «d’obstacles à franchir».
Aux critiques, aux gens mal intentionnés, aux agressions, Anne-Marie répond en chansons, dont elle écrit les
paroles et compose la musique. Cette musique devenue sa passion en même temps qu’une «sacrée thérapie» et
tout simplement sa liberté.
Catherine Ambrosi

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week-ends des femmes battantes
  • Les 30 et 31 Mars 2019, un premier Week-End Femmes Battantes a eu lieu à Lunéville... pour comparer nos réussites et nos échecs, chanter, écrire, nous réjouir. Nous souhaitons vivre beaucoup d'autres week-ends là où l'encouragement souriant est nécessaire.
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